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Music Is My Way Of Thinking // Chieuse geek devotee vaguement cinglée et carrément barrée
Music Is My Way Of Thinking // Chieuse geek devotee vaguement cinglée et carrément barrée
5 décembre 2007

Control... it's just a breath control...

Commencé le 18 octobre

Sorry, à chaque fois que votre servitrice prononce ou entend le mot "control"/"contrôle" c'est une fois sur deux ce morceau de Recoil, Breath Control, qui revient. Petit extrait de génie :

Comme introduction à une review cinématographique, on a vu plus direct mais le fait est qu'Alan Wilder est fan de ciné, hey, et qu'en général les références ne manquent pas, alors pourquoi pas là... (comment ça, tiré par les cheveux ? lol). J'aurais adoré voir un petit film là-dessus. Déjà à Prague, je visionnai des clips pas visionnés depuis des lustres : cette interview d'Alan à propos de l'accident d'avion, cette annonce télévisée pour Bloodline, des vrais clips vidéos avec Doug ou même Jezebel. Et là j'ai vu un bout d'un meet & greet où je n'étais pas et ça m'a rappelé que j'avais deux reviews à écrire, dont une qui va avoir encore plus de mal à passer que l'autre, c'est dire. Mon voyage à Prague devrait en toute logique être relaté, même si finalement je n'ai pas lu l'intégrale de Kafka à temps (je ne vais peut-être pas me flageller à l'instant pour autant).


Vous noterez que niveau intro fumeuse on a vu à la fois mieux et pire sur ce blog. Je vais vous parlez aujourd'hui de Control. Le film. Pas le thriller, pour les amateurs du genre (pas vu d'ailleurs) mais bel et bien ceci :

J'ai lu pas mal de reviews, de bonnes choses en majorité. Des tas de détails et de machins. Tellement qu'à côté je ne peux pas écrire une review décente, alors vous aurez une impression. Je préfère de toute manière les impressions aux récits précis car l'impression est souvent plus exacte que tous les résumés minutieux qu'on pourra convoquer. A la deuxième vision je crois avoir pris Control encore plus à vif (ceci expliquant, très chers amis, qu'il ne me faille pas moins de trois mois pour écrire une review). Moins concentrée sur la beauté de l'image qui me fascine toujours cher mon maître es photographie. Prenons les choses dans l'ordre. Le fait est là : il m'agace de lire constament des intros commençant par "le biopic est à la mode" machin. Heu ouiiii, c'est certain, ça a fleuri. Seulement, si Anton sortit son film en 2007 ce n'est certainement pas par un effet de mode, mais juste car il faut du temps pour mûrir un projet d'une telle envergure (j'entends par là qu'un fan, un vrai fan, va prendre des gants et tenter d'être objectif, ça ne se travaille point tout seul). Pour avoir suivi l'étendue de la préparation, le projet n'est pas né d'hier. Secondo, pourquoi parler de biopic ? ah oui, c'est vrai, c'est Ian Curtis.

Je crois qu'on s'en fiche. Honnêtement. Je pense que ça aurait pu être Monsieur X, le seul truc étant que Monsieur X devait être chanteur et parolier dans un groupe de coldwave de préférence. De préférence épileptique. De préférence trèèèèèèès torturé. Donc évidemment Ian Curtis c'est mieux. Et Anton a fait effectivement un travail sur Ian Curtis et pas sur Monsieur X. Mais je pense qu'on peut regarder ce film sans avoir jamais entendu parler de Joy Division. Dans vingt ans on regardera ce film et JD aura peut-être plus la résonance actuelle - à supposer que la résonance atteigne d'autres gens que les vieux cons et vieilles connes dans mon genre -. Ce que je veux dire est que l'universalité de ce film m'a frappée immédiatement (et frappée n'est pas si imagé que ça, le coup de fouet a été très intense). Et le fait que l'on s'attache ainsi autant à l'aspect biographique m'agacerait presque. Car évidemment certains trouvent opportuné de comparer le film avec d'autres biopics. J'ai lu des trucs idiiiiiooooots, genre des références à Walk The Line. Ne nous mentons pas, il s'agit réellement d'un biopic techniquement parlant : basé sur Touching From A Distance, le livre de Deborah Curtis, l'ex-femme de qui vous savez. Bien. Je ne peux pas facilement être objective donc voici les lignes d'encensement tant attendues ;). Donnez un film à faire à Anton et l'objet de base devient un truc corbijnesque. Forcément. Un OVNI. Une petite merveille. Je crois que c'est la critique de trop qui m'a fait réagir et qui m'a donné l'envie d'exorciser ce mal que je balade depuis l'avant-première. Car, oui, rappel, Control je l'ai vu version évènement lol (je note sur un post-it qu'il faut que je réapprenne à écrire sur ce blog comme j'écris des romans et des dissertations).

[Ici se situe le paragraphe "5 ans d'âge mental et j'assume" ON] Et comme j'aime bien raconter les trucs à la c*n, je peux même vous dire que nous étions les premières à entrer, ma chère Zumelle et moi. Et du coup on a joué les espionnes : aller dans la salle avant, toussa. Au final, nous n'avons pas rencontré Corbijn mais il a présenté le film. Géant, timide, passionné. Anton quoi. Et après le traumatisme, je veux dire la projection, Sam Riley (traumatisme humain, pour le coup ahem) (NB : Sam est biiiien plus mignon que Ian, comme un Ian niveau aura mais version encore mieux physiquement lol, le truc étant qu'il ressemble pourtant taaant à Ian de par son aura et le côté torturé qui émane de lui que tu peux pas t'empêcher de le fixer et de te demander si oui ou non la réincarnation existe) et sa chérie Alexandra (qui joue Annick dans le film) sont venus répondre à des questions, ou écouter les propos délirants psychotiques d'une dépressive au dernier degré qui a mis quasiment tout le monde extrêmement mal à l'aise (on se serait cru aux Etats-Unis où les gens commencent des discours hallucinants et emportés). Et rien que tout ce contexte, les lumières qui se rallument immédiatement après le film pendant le générique et les discours, ont fait que je ne suis pas vraiment sortie du film. J'ai vécu à travers Joy Divison les semaines qui ont suivi. Comme un lien musical vers l'ambiance noirâtre que je baladais avec moi. Même si on ressort de là presque soulagé. Genre "purée chuis pas aussi torturée que lui, avaaa, j'ai une petit chance de pas finir pitoyablement pendue à une corde à linge dans une cuisine d'un village moisi". [OFF, vous pouvez reprendre une activité normale]

Il est évident que même en connaissant bien l'histoire de Ian, la voir ainsi transformée, transfigurée, fait qu'on la prend de plein fouet (spéciale dédicace à Vatwin qui comprendra : "dans ta face !!" ;) ). On voit quel genre de fille paumée est Debbie (la pauvre quoi ^^') (enfin pauvre fille aussi même si c'est un jugement - perso m'enfermer avec une mouflette dans un patelin perdu de la région mancunienne et me satisfaire de ça je pourrais pas :s -), on voit quel type torturé est Ian et on se dit que c'est un miracle que ça ne clashe pas toutes les dix minutes.

Qui du film me direz-vous ? Une ambiance glaciale comme la cold wave, argentique (on est Corbijn ou on ne l'est pas), un contexte pas inconnu du public des fans mais peut-être moins familier à qui ne passe pas son temps à revisiter les années 70 et 80, une histoire banale et pas banale : après tout Joy Division a marqué le siècle mais on voit aussi et surtout l'arrière-plan, pas spécifiquement les backstages mais la maison, les parents, les concerts auxquels Ian assiste. On rentre très facilement dans le film à travers un regard à la fois scrutateur et pudique. Le film échappe au voyeurisme de base, aux clichés habituels du rock (sex, drugs and rock'n'roll), sans pour autant les nier. Corbijn réussit le pari difficile de conserver pudeur et respect tout en proposant l'histoire au complet. On eut pu attendre, de la part d'un fan surtout, une hagio-filmie de base où surtout on ne touche pas à la mémoire de celui qui est mort, même qu'il était grand et fort et que jamais il a commis de délit ou brûlé ses ailes d'ange. C'est pourtant bien Ian, dans toute son humanité, sa complexité, sa noirceur. Je pense et c'est une parenthèse, que la pudeur et l'ihnibition sont tant partagées par le réalisteur et le sujet, que la fusion fut assez immédiate. Et tandis qu'on se surprend à s'interroger sur la complexité des relations humaines, le contexte social, certes pas au centre du film, se greffe comme une des explications du mal-être, fausse particularité puisqu'encore très universel si on considère la récurrence de propos sur le sujet : Kafka détestait Prague autant qu'il l'aimait, Martin Gore parla du vide de Basildon mais garde contact et ainsi de suite. Le désoeuvrement de l'époque Thatcher est certes bien particulier mais le sentiment nihiliste, lui, est beaucoup plus répandu. "It's surprising this town doesn't sink".

Le souci du détail est omniprésent et, même si qui connaît un peu le travail d'Anton s'y attendait, il est toujours extrêmement plaisant d'admirer le travail bien fait. Travail extrêmement bien fait aussi en ce qui concerne les acteurs. La performance des actrices principales a été vantée partout, je m'attacherai donc au cas Sam Riley. Sam Riley ou le parfait caméléon, ou le double parfait. Bluffant ! Comme je le disais plus haut, il est juste un peu trop mignon pour le rôle MAIS il est parfait. Il ne s'agit certainement pas de Sam Riley interprétant Ian, mais de Ian possédant Sam, sans aucun doute. Vocalement, la performance est bluffante également. J'avais pourtant écouté le très bowien Transmission en boucle la semaine précédant l'avant-première. Et pourtant... Il faut savoir que Corbijn ne s'est pas servi d'images d'archives : pour garder une cohérence sur le plan du son et de l'image (et puis il faut avouer que les images du groupes sont très rares), tout a été tourné. Ainsi Sam ne mime pas, il interprète vocalement également (on se dit là que prendre le chanteur de 10000 Things et non un acteur pur et dur était tout sauf idiot). Seul Atmosphère, illustration sonore de la tragédie du 18 mai 1980, permet à la véritable voix de Curtis de s'imiscer et l'ensemble conserve une unité quasi parfaite.

Au cas où le sujet vous intéresserait, je viens de lire la chronique d'Obsküre qui m'a plutôt plu, et dont je vous conseille la lecture, d'autant plus que personnellement je ne résumerai pas. Le seul point qui m'a fait un peu tiquée et qui est revenu est le reproche léger sur l'insistance sur la vie personnelle de Ian et non l'ascension du groupe, que j'ai constaté ailleurs de manière plus poussée. Je pense que le but n'était pas de mettre en avant Joy Division. Il n'est pas anodin que Ian faisait partie de JD mais l'essentiel n'est clairement pas là pour Corbijn. Ce contexte de biais permet ainsi au tragique et à la dimension émotionnelle et universelle d'apparaître avec une force inouïe.


Promis, je mettrai en ligne le carnet de voyage de Prague. Un jour.


Et pour vous sortir un peu de la noirceur totale :

En écoute : vu que la (sublime) BO de Control est finie et qu'à force ça me file le bourdon, subHuman de Recoil. Joe's voice was having a walk in my head.

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Commentaires
S
Clairement dans le mien aussi (comment ça j'ai pas vu trois films au ciné cette année ? :p) (c'est vrai en plus, je crois que j'en ai vu deux lol) (je déteste tjs les salles de cinéma ><) (sauf pour Control : y'avait personne !!!) (ah si j'ai vu trois films cette année lol mais en fait deux fois le même lol)
A
Control est dans mon top 3 : Des meilleurs films vu au ciné cette année.
S
Hey hey c'est pour bientôt, très très bientôt lààààà ma chère ;) ;) ;) tu la verras pitêtre alors ?! coool !!
A
Avec l'âge (mode vieille conne on), j'ai de plus en plus de mal à pas pleurer pour un rien en ce moment - faut dire je suis pas mal fatiguée et les problèmes familiaux n'ont pas aidé.<br /> <br /> En fait pour Annick, vu que "j'étudie" le sujet depuis une petite décennie, à force de lire "maîtresse", j'étais persuadée qu'ils avaient couché ensemble en fait.<br /> <br /> Tu peux l'acheter là (http://www.play.com/Books/Books/4-/670278/Torn-Apart/Product.html) le bouquin, ou attendre sa trad lol<br /> <br /> Oh, et les Manics qui sont actuellement sur scène à Cardiff ont dépoussiéré You Love Us, cool!
S
Merci merci. Bah en fait moi suis devenue un peu experte dans l'art de me retenir de pleurer... mais pour ce qui est de s'en remettre bah pas facile >< ça c'est une autre histoire justement lol<br /> (faudrait que je jette un oeil à cet autre bouquin) (pour Annick : à aucun moment on les voit coucher donc javais supposé que c'était platonique, avec raison semblerait ^^)
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